PAROLES

[Youssoupha:]
Entre poèmes et vulgarités
J’nique mes rêves, et je ne crois pas aux chaînes de solidarité
Chacun pour soi la pression est palpable
On est tous solitaire mais on se soigne par le partage
Envoie ce son à trois personnes de ton entourage
Qui l’enverront à trois personnes de leur entourage
Qui l’enverront à trois personnes de leur entourage
Qui l’enverront à trois personnes, et ainsi de suite

[Bigflo:]
J’ai mon frère à côté d’moi je sais qu’j’ai plus rien à craindre
Pour tous ceux qui galèrent en bas je sais qu’j’ai pas l’droit d’me plaindre
En un coup, tout s’éteint
Ouais c’est dingue
On fais pas de reprise de volley avec les balles qui sortent des flingues
Et bien sûr il faut qu’on s’bouge
Depuis toujours il faut qu’on gratte
De la plus p’tite salle de Toulouse
Jusqu’à notre propre Planet rap
C’est grave
Et même si des fois j’doute, cette année on casse tout
Appelle-moi Bigflo le lyriciste de baptou
Ils veulent effacer ma case, me barrer d’la cave
T’inquiète pas j’suis paré
Regarde ma sale tête d’arabe, en face de la boîte
Le gars m’a recalé
Autour de moi des rapaces, mais j’reste d’attaque
XXX, ne bois pas la tasse
Au fond de la classe, la tête dans l’attelage
Je rêve de m’évader
Oublie d’me parle d’rêves
Si tu parles de micro
Oublie pas d’me parler d’rap français
Si tu parles de mytho
Oublie pas d’parler de travail
Si tu parles de michto
Mais surtout oublie pas Oli
Si tu parles de Bigflo
Et, faut qu’je réalise que j’y arrive que la chance passe
Que le p’tit Bigflo de douze piges m’aurait d’mandé un autographe
Qu’on est tous ensemble sous l’même soleil
A se bousculer pour boire en premier
On a cassé la bouteille
Je garde les pieds sur terre
Car qu’au fond on est rien
Youss tu m’as dit “On se connait”
Mais, Est-ce que j’me connais bien?
P’tit frère sert toi des virgules
Quand ils servent des poings
L’album s’appelle “La cour des grands”
Et il sort le premier juin

[Oli:]
On repousse l’âge de la retraite
Le taf a tiré sur nos mères, trop tard
Bientôt l’seul pot de départ
S’ra l’urne funéraire, et
J’écris mes doutes et mes joies
Je compte mes jours, tard le soir j’m’applique
En studio seul dans le noir, je garde l’espoir de faire un classique
Malgré l’attente et la pente, j’aime avancer
Flingue sur ma tempe, seul la chance pourra m’lancer
Ils nous demandent d’l’argent en temps de crise
Aucun sens
Comme porter un tee-shirt “Marche ou crève” sur un champ de mine
Les vieux pourris nous clashent
Ils parlent, on agis
Ces nazes, s’raient capables d’appeler leur fille Nostalgie
Qui est l’plus respectable:
Celui qui vient prier ou le pasteur
J’ai vu le diable, tard un soir
Me tendre sa carte: un after
Je cours, mes manques d’endurance
Tous fous, on vis dans l’urgence
Triste de voir que la pizza arrive plus vite que l’ambulance
Hip-hop dans mes veines
De NTM à Eminem
J’ai tellement écouté “Espérance de vie”
Qu’j’ai raccourci la mienne
Toujours négligés
Ils regardent la lune, on montre la fusée
Abusé
Ils peuvent ignorer le feu mais pas l’odeur d’la fumée
On trace en silence
On efface ces tyrans qui n’font même plus d’efforts
Leur fric, leur style, dans dix ans on f’ra l’bilan et changera de décor
Qui pourra, changer les choses
Faut être honnête
La misère, j’lévite du r’gard
J’ai peur qu’elle m’reconnaisse
Certains te crache dessus d’un coup
D’autres t’encouragent
J’m’en fous, j’ai mon stylo
Youss et bien sûr Jazzy Bazz

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