PAROLES

R.A.F
Lasc’o mic, Lilas zoo
Ouais, ouais

Ma daronne, c’est une blanc du hood, elle voit des keumés s’faire ser-cour
Bats les couilles, elle va quand même faire ses courses (bats les couilles)
Et mon daron après le repas, il sort le fusil, il met une pomme sur un arbre et il m’dit : “Montre-moi comment tu vises (piou, piou)”
Il m’a mis d’la musique, elle m’a appris les lettres (ouais), Maxime m’a montré les arts, puis on m’a ouvert le net
J’me souviens de nous cinq, de l’Isère, de la Négade
Des pastas du vendredi quand c’est l’daron qui régale (base)
J’revois encore Papouts sur la terrasse à Orsan, j’aurais mieux aimé t’connaître, à c’qu’il paraît, on s’ressemble
Mounette, depuis qu’t’es monté, un bout d’mon cœur a fondu (j’te jure)
Maintenant, je veux juste compter, récupérer mon dû
J’m’en bats les couilles de cer-per, j’veux rendre fier Jacques et Jacqueline (rien d’autre)
Aller voir les Calanques, Tokyo et les Caraïbes (ouais)
J’écris pour ça, j’écris pour ceux qui galèrent en bas du bât’ (c’est pour vous)
Et ceux qui travaillent la nuit et révisent sur l’trajet d’la fac (force)

Pour les p’tites sœurs qu’ont des couilles mais qui s’font frapper par leurs grands-frères (yeah, yeah)
Et j’vois les p’tits frères s’inspirer des gangsters
Les jeunes arrêtent la fac et la bac les arrête pour des bails genre les carottes, le racket, le vol de baraque, les barrettes, merde (classique)
T’es le sang, tu m’as pas zappé, hein (ouais, t’es un bon), j’allume un teh qui m’apaise un peu
J’pense à Mabo et tous les autres et j’espère qu’ils reposent en paix
Sans certains potes, j’serais pas parti en vacances (j’le sais) donc quand j’vais sur scène, j’veux quinze invit’ à l’avance (c’est normal)
Quand on perd, on pète le seum, on s’embrouille le temps d’un five
Au quartier, y’a toujours un mort de faim pour t’vendre un bail
J’ai rappé, j’ai vendu, j’ai tout fait avec le G, mon frérot Tom m’a accueilli quand j’savais pas où m’loger (ouais)
2013, j’allais per-cho, en 2016, je vendais, 2017, en boîte, j’vendais la mort à ceux qu’en d’mandaient (pardonne-moi seigneur)
Bébé, tu veux du love, t’as frappé à la mauvaise porte (pff)
L’espoir est mort, maintenant, c’est l’sheitan qui m’escorte
14 juillet, encore un jeune qui est mort en bas
Le sang n’arrête pas d’couler ni les larmes de ses rents-pa
C’est rrant-ma qu’au début, les guerres de tess et territoire (ça pue la merde)
Depuis tout p’tit, on apprend que c’est le sang qui fait l’histoire (tout p’tit)
Y’a les Tchétchènes, l’esclavage et la Shoah (tout), la rre-gue d’Algérie, et aujourd’hui, les Rohingyas

Et moi dans tout ça, j’me plains parc’que j’peux pas m’payer d’cances-va
On tombe in love des putes, on serre la main des lances-ba
Les faux sont parmi nos potes comme des cailloux dans les bottes (partout)
On m’a d’jà assez trahi pour que j’aille donner mon vote (niquez-vous)
Chacun sa ie-v, chacun ses bails, j’ai qu’une certitude, c’est qu’un beau jour, je vais die (un beau jour pour mourir)
On agit comme du bétail, les prisons sont remplies, on prend du gros pour du détail
Petit fils de paysan ou descendant de tirailleur, on est moins obéissant même si on sait qu’y’a pire ailleurs
Parlent d’Islam, de deal, et de racisme anti-blanc (hein), ils règnent en divisant, j’le vois plus en grandissant, merde
J’aime une meuf, elle aussi j’la fais souffrir (désolé), j’suis pas sûr de l’aimer quand j’ai plus peur de mourir (désolé)
J’pousse la fonte, j’ai la flemme d’aller courir et si j’fais pas des gosses, c’est qu’il suffit pas d’les nourrir (bah ouais)
On s’nique le cœur, la jeunesse en bas des tours
Maman sourit, j’aime pas les cours, être diplômé, j’m’en bats les couilles, moi (j’m’en bats les couilles, moi)
Tu peux taper, j’suis comme mon père, j’sens pas les coups, j’attends la fin d’ma vie, j’te dirais si ça valait le coup

PARTAGER