PAROLES

J’habite mon corps de petite fille
Fines attaches de brindilles
Coups des genoux griffés sérieux
Cheveux mouillés à la piscine
Planche à dessin sur la poitrine
Mouton de nacre mystérieux

Le feu aux joues qui monte, qui monte
Qui vient toujours avec la honte
Qui vient toujours sans prévenir
Et la colère qui cogne, qui cogne
Colère d’enfant qui tourbillonne
Et s’évapore en un sourire
Et c’est ce corps que tu tiens dans tes bras
C’est encore et encore ce corps là
Ce même corps que tu sers contre toi

C’est ton corps et encore et encore
Ce corps là

J’habite mon corps d’adolescente
Timide grasse encore naissante
Frange trop longue pour les yeux
Porte forcée de ma cabane
Voiture bélier sur mon dos d’âne
Mouton de nacre douloureux

Le feu aux joues qui monte, qui monte
Qui vient toujours après la honte
Qui vient toujours dans ces cas là
Et la colère qui cogne, qui cogne
Saine colère de ma personne
Quand je pense à ce temps-là
Et c’est ce corps que tu tiens dans tes bras
C’est encore et encore ce corps là

Ce même corps que tu sers contre toi
C’est ton corps et encore et encore
Ce corps là

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