PAROLES

[Couplet 1]
Même si mon dojo a fermé, que mon maître a fait faillite
Affaire à suivre, j’suis un Rōnin, lâcher l’combat, jamais d’la vie
Paré à faire la guerre, j’vais pas t’mentir, j’ai pas lu Sun Tzu
Ouais, j’ai l’air saoul et c’est pas une technique de kung-fu
Ça roule à près d’200, impliqué dans des affaires de gang
C’est ça d’pas mettre de gants, on s’croit à Cannes : y a des marches pleines de sang
Mauvais élève est devenu mauvais prof
Des grosses épaules, drôle d’époque mais moi, j’arrive d’une autre école
V’là l’Senseï qui s’amène, j’ai l’appétit d’la hyène
Le son qu’j’amène, classique et légendaire comme la bouffe italienne
Senseï, c’est en tant qu’tel que j’m’introduis
Sans rien dire quand les autres parlent sans rien produire
Moi, j’collectionne les balafres (c’est pas grave)
Gros, c’est la vie, ils font de la voile, j’me balade sur le plancher océanique
J’ai pas l’temps pour voter, pas d’costard, frais comme un nouveau-né
J’fais des phases de connard, j’s’rais l’plus cotard des rappeurs sous-coté

[Pont 1]
Sensei
J’suis là sans être parmi eux
Sensei
Eh

[Couplet 2]
L’ambiance est hivernale, figée, arrache tes mains du gouvernail
Un dernier coup, j’dérape, je te sens vibrer comme un pont sous les rails
J’en ai raz-l’-bol des voix d’casserole, des mensonges
J’écoute du Fado, du rock’n’roll et des bandes son
J’aime pas être exposé, nan, on s’en fout d’la vie d’acteur
En dents d’scie contre le vent, techniques de navigateur
Pas b’soin d’avoir de grandes guiboles, on ferme le spot à l’antivol
Pas d’antidote, le TSR Crew, c’est pas des branquignols
Senseï, c’est pour les insensés à l’âme sincère
Les pères au visage inquiet, autostoppeuses du bois d’Vincennes
J’reviens pas du futur, pour m’arrêter, il faut l’sergent Hooker
C’était mieux avant, j’peux l’dire, j’ai connu l’monde avant Google
Senseï, toujours en force, la rage, j’l’ai encore, jamais j’arrête
Les oreilles, ils s’les arrachent comme Van Gogh
Toujours progressif, j’finirai là mais pas comme Mesrine
J’suis pas underground : underground, c’est d’jà trop mainstream

[Pont 2]
Senseï
Y a rien qu’a changé ici, c’est toujours pareil
Juste plus d’abrutis p’t-être
Senseï
Eh

[Couplet 3]
Remballe ton équipe, tu rends service, mais crois pas qu’on est quittes
Les pieds dans l’vide, j’ai vécu plus d’une vie, appelle-moi Johnny Quid
Ça débouche les esgourdes, ça s’débrouille, dans tous les cas, lassé de tout
J’crache mes doutes, j’fais des sourds, m’en voulez pas
J’tourne dans tous les squares, j’vois d’la défonce, c’est l’destin
Pas b’soin d’dessin, la flemme de faire des pompes, faut qu’j’en achète un
C’est l’7.5, c’est là qu’t’atterris en psychiatrie
Où pour dix balles, tu finis dans un Handy Bag en dix parties
Tu peux plus dormir, maintenant quinze ans qu’j’arrive comme une torpille
Cassage de dents, plus d’utopie, des tâches de sang sur l’judogi
En mode Attila, pas d’coup bas, les pieds dans la spirale
Tu sais qu’j’ai l’attirail à vie, j’suis intouchable comme Jacques Chirac
Les gars qui rappent, ils ont des liasses, ils portent des gun
J’en suis pas sûr, le mec qui t’sert te taxe des feuilles
Pas d’la musique de salon, v’là l’bavon, le patron
Plus un p’tit garçon, maintenant, ça met des gifles de daron

PARTAGER