PAROLES

[Bigflo:]
Ma ville, elle est rose mais ça tu le sais déjà
J’veux pas te dire toutes ces choses qu’on t’a dis tant de fois
J’vais pas te parler des musées, d’la musique et de son art
Ni du type qui vend du shit, à Arnaud-Bernard
Il y a le ballon ovale ou rond, les drapeaux sur les volets
Donc il y a du rose, du rouge et noir et du violet
Je vais pas te parler de cassoulet car c’est rare qu’on en mange
Quand j’y suis je me plains, quand je pars elle me manque

[Oli:]
Faut pas croire qu’on fait tous la fête, pas toujours bien veillants
Souvent, j’ai pris des cartons rouge, exclu d’vos troisièmes mi-temps
J’te parle du reflet du Canal, dans le regard de ma daronne
Des larmes du mélancolique, qui ont monté le niveau de la Garonne
Y’a les guerriers du Stade Toulousain qui transpirent
Y’a le fou de la place Wilson qui m’a vu grandir
Ce “Nique ta mère” sur un mur, ces voitures rayées
Y’a les vitrines d’Alsace-Lorraine qu’on ne pourra pas s’payer

[Bigflo:]
Y’a des types qui vivent ici depuis moins longtemps que mon père, et qui le traitent d’étranger…
Y’a ces familles de Bagatelle ou du Mirail qui galèrent
Et don’t Nougaro à oublier de parler…

[Bigflo & Oli:]
Je vais pas te parler du Capitole, imposant et si fier
Mais de la brume de Jolimont qui enveloppe le cimetière
Il y a ces deux vielles qui bavardent, y’a ces bars, ces bagarres
Et si tu cherches l’amour de mon pote, tu le trouveras pas rue Bayard
Je vais pas décrire les odeurs du marché Saint Aubin
Mais je te parle de la lumière de la ligne A qui pique les yeux le matin
Même quand le soleil fait pas d’efforts
Ma ville n’est jamais grise, Et quand il tape trop fort
Bah vas y tombes la chemise
On crie notre accent, c’est se faire entendre
Ici on rigole souvent des autres, mais quand on pleure, on pleure ensemble
De notre ville, on est fiers, donc tampis si t’aimes pas
C’est comme Marseille sans la mer, Ou bordeaux en plus sympa
Tends l’oreille, écoutes bien, dans notre tête et dans nos corps
Y’a le boum de l’AZF qui résonne encore
C’est vrai qu’elle est vulgaire mais elle a la douceur d’une grand mère
Au fait, on dit chocolatine et au passage on t’emmerde!
Y’a pas la mer, pas la forêt, pas la campagne
La ville se ranime en nous quand on est trop loin
Elle a le Pont Neuf comme collier
La grave comme boucles d’oreilles
Des poussières de briques comme fond de teint
Y’a le tonton au PMU qui attend même plus le tirage
Je trinque avec Brice Taton, à la buvette du virage
Même quand on tourne la page, normal qu’on s’y attache
Il y a ceux qui s’imaginent la plage à la piscine Nakache
Ici, on se sent bien, t’es pas le bienvenue si tu te plains
Que tu dises “Salam”, “Salut”, “Shalom”, à la fin tu dis putain!
On est pas de la même famille en tout mais tu peux m’appeler “cousin”
Le jour d’mon heure de gloire rajoutes un quart d’heure toulousain…
Métro ligne B: Station Minimes Claude Nougaro

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